L’enseignement
agricole et le Mérite agricole
Une trentaine d’Amopaliens se sont retrouvés ce mercredi 22 novembre 2017
Au Lycée Olivier de Serres de
Quetigny
De gauche à droite Monsieur Robert Vandroux Président de l'Association des Membres de l'Ordre de Mérite Agricole, Madame Suzanne Ferrand vice-Présidente,
Monsieur Pierre Mathis directeur du lycée Agricole Olivier de Serres de Quetigny et de Monsieur Bernard Decaris Président de l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes académiques.
Le lycée Olivier de Serres de Quetigny est une composante du EPLEFPA (Établissement
public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) avec le
lycée Félix-Kir de Plombières-Lès-Dijon. Il nous a été présenté avec brio par
le proviseur, Mr Pierre Mathis. L’établissement de Quetigny compte 315 élèves
et lycéens. Le CFA (Centre de Formation des Apprentis) accueille
350 élèves et apprentis. Quant au CFPPA (Centre de Formation
Professionnelle Pour Adultes du ministère de l’Agriculture), il dispense 150
000 heures de formation aux stagiaires. Alors que le lycée de Plombières a
un effectif de130 élèves.
Monsieur Mathis nous a fait l’historique de l’enseignement agricole qui remonte à
la fin du XVIIIème -début du XIXème siècle sur des
initiatives très localisées de grands domaines agricoles. L’enseignement
agricole a été créé en 1848 et l’enseignement technique public en 1880. À cette
époque ce n’était pas un enseignement de masse. On comptait seulement 40 fermes
agricoles en 1870. Selon Mr Mathis, il ne s’est pratiquement rien passé en 90
ans et les changements sont apparus au début des années 60 à la suite de la
signature du traité européen en 1957 et la création de la PAC (politique
agricole commune). On doit les grands développements à la période 1961-1966
sous l’impulsion d’Edgar Pisani, alors ministre de l’agriculture. Les objectifs
étaient la promotion sociale agricole, l’éducation socioculturelle, de
rejoindre le système éducatif de l’Education Nationale, la promotion des femmes
et des filles d’agriculteurs, la formation continue et notamment
l’accompagnement des jeunes agriculteurs dans leur projet, etc. Aujourd’hui on
assiste à une grande diversification, par exemple : l’agro-alimentaire, la
forêt, les paysages, les espaces verts, la gestion et l’exploitation de la
nature, les territoires, les services aux personnes…
Ensuite Mr Robert Vandroux, président de l’AMOMA 21 (Association des Médaillés de
l’Ordre du Mérite Agricole) nous a fait un exposé très complet, en compagnie de
sa vice-Présidente, Mme Suzanne Ferrand, seule femme Commandeur de l’Ordre du Mérite Agricole de la section de
la Côte d’Or.
L’Ordre du Mérite
Agricole, créé le 7 juillet 1883 distingue les personnes ayant rendu des
services à l'agriculture, soit dans l'exercice de la pratique agricole ou des
industries qui s'y rattachent, soit dans des fonctions publiques, soit dans des
missions ou par des travaux scientifiques ou des publications agricoles ».
Selon l’ordre de préséance, l’Ordre du
Mérite Agricole se place en douzième position après les
Palmes Académiques et avant le Mérite Maritime.
Le Mérite Agricole fut
d’abord institué avec le grade de chevalier, à l’époque où les trois quarts de
la population française étaient ruraux et où la mise en place d’un Ministère de
l’Agriculture en 1880 marque le début du désenclavement des campagnes (chemins
vicinaux, chemin de fer…). Quinze personnes furent nommées à la promotion de
1883, quarante en 1884, dont Louis Pasteur. L’année 1886 marque la promotion de
2 agricultrices. Il faudra attendre 1887 pour la création du grade d’officier
et 1900 pour le grade de commandeur.
Pour être éligible au Mérite Agricole, il faut avoir au moins 30 ans, 15
ans de service et avoir œuvré dans des domaines aussi variés que ceux touchant
le monde agricole, tels que élevage, culture, viticulture, forêts, recherches à
l’INRA, agro-alimentaire, enseignement agricole, médecine vétérinaire,
apiculture, auxquels se sont ajoutés la maîtrise biologique animale et
végétale, la production de chaleur à partir du végétal, la gastronomie, etc.
Pourtant, avec humour, Mr Vandroux nous indique qu’un
directeur de la banque de France fut nommé au grade de Commandeur ; et
pourquoi ? Parce que dans le monde
de l’argent on parle, de radis, d’oseille, tondre la laine sur le dos, voire
tirer les marrons du feu !! On note, comme dans la plupart des autres
ordres, deux promotions annuelles, le 1er janvier et 14
juillet ; et des dates à la discrétion du pouvoir en place. Actuellement,
le contingent annuel est le suivant : 60 commandeurs, 600 officiers et
2400 chevaliers. Une attention est particulièrement portée à la parité. Somme toute, beaucoup d’analogies entre le
Mérite Agricole et son association, l’AMOMA et les palmes Académiques et
l’AMOPA.
La soirée s’est terminée dans une ambiance sympathique, les Amopaliens participants se retrouvant autour d’un cocktail
dînatoire réussi.
Norbert Latruffe