Textes primés par le jury départemental et sélectionnés pour être transmis au jury national
Expression écrite de la langue française, catégorie écoles élémentaires
Sujet : Vous avez vécu un moment inoubliable (une fête, une rencontre, un événement). Racontez-le.
Texte de Romane WUNSCHEL-GELIN. 1er Prix départemental pour les CM1
École de la Trémouille. Dijon. Enseignant : Monsieur Femenias.
Je savais qu’en partant à Bandol, l’aventure serait au rendez-vous avec la visite de l’île des Embiez. Je piétinais d’impatience. Enfin le quatrième jour de vacances, je me réveillais surexcitée à l’idée de découvrir cette île, si mystérieuse à mes yeux.
Sac à dos prêt, j’engloutissais mon petit-déjeuner, puis, départ pour le bateau ! La traversée me comblait de joie ; les embruns semblaient grandioses.
Arrivée sur l’île, je n’en croyais pas mes yeux : une île si sauvage, si belle ! J’espérais que cette journée ne s’achève jamais.
Mon aventure commençait ; d’un pas décidé, nous allions faire le tour de l’île ; et, déjà, les odeurs de ces mille plantes m’émerveillaient. Un arbre à pomme de pin m’attirait, je ramassais les plus belles pommes de pin. Contente de ma trouvaille, je continuais mon aventure. Mon ventre gargouillait et je me réjouissais à l’idée du bon pique-nique. Un rocher plat, face à la mer, était l’endroit rêvé pour ce repas. Maman et moi restions là, rêveuses…
J’avais très envie de me baigner, on reprit notre marche. Nous arrivions vers une pente rocheuse, je trépignais d’impatience à l’idée de la descendre. Quand nous sommes arrivées, j’étais sur un nuage, j’ai sauté dans les vagues gigantesques. Ce temps est passé si vite, mais, nous devions rentrer. Pour remonter la pente, c’était moi devant ; nous en étions à la moitié et là … je glisse sur une roche ! Mais, heureusement, maman a eu le réflexe de me rattraper ; j’ai repris mon souffle.
Nous avons continué jusqu’au port ; le bateau nous attendait. Nous sommes montées à bord et j’ai fait un signe d’adieu à cette île magnifique.
Expression écrite de la langue française, catégorie collèges.
Expression écrite de la langue française, catégorie collèges.
Sujet : Devant une carte du monde, vous lisez des noms dont certains vous font rêver. Comment imaginez-vous ces lieux et la vie de ceux qui les habitent ?
Texte de Youssef ZAIMI, 1er Prix départemental. Classe de 3e
Collège Gaston Bachelard. Dijon. Enseignante : Mme Yème
La carte
Je rêvassais encore lorsque retentit le bruit strident des sirènes militaires qui berçait, depuis maintenant près de trente-quatre mois, la petite ville d’Alepa. En ces temps de guerre, le sommeil était rare, et ce, même dans les régions voisines ; j’aurais préféré, et de loin, ne pas émerger de mon sommeil. Le cœur serré de peur, j’entrepris, tant bien que mal, de sortir du minuscule abri de fortune que je partageais avec quelques autres rescapés des bombardements de jeudi. Au loin, des tirs de balles venaient se noyer dans le gémissement silencieux d’un peuple mutilé. Lorsque je fus à l’extérieur du baraquement, je compris très vite que je devrais renoncer à l’espoir de me procurer de l’eau potable et encore moins de quoi apaiser ma faim. Il faut dire que les bombardements de jeudi, en ciblant les deux derniers hôpitaux de la ville, avaient achevé d’anéantir le peu d’humanité et d’espoir qu’il restait à Alepa.
Il flottait dans l’air, en cette fin de soirée d’été, cet indescriptible sentiment de chagrin et de colère, d’amertume et de souffrance : celui d’une ville, de tout un peuple. Cette voix plaintive, inaudible, inarticulée, je l’entends, la vois et la ressens. Mais je dois fuir. Je me rappelai, alors, la voix de mon père qui avait pour habitude de me confier ce dicton : « Achouk, ne baisse jamais les bras ! »
Mon père, Dorede, était, de son vivant, un commerçant. Il avait la chance de parcourir le monde, de voyager parmi les plus grandes villes du monde. Il n’oubliait jamais de me ramener un petit souvenir. Le dernier cadeau du père fut un petit porte-clés de la Tour Eiffel. A son retour, il décrivait ses abondantes aventures. C’était un homme bon. Malheureusement, il mourut en même temps que son épouse, ma mère, au début de cette guerre sanglante. Un obus s’était abattu dans le quartier nord de la ville où le logis familial demeurait. Je fus le seul survivant. Cette guerre détruisait, absolument tout. Il ne restait rien après les innombrables bombardements. Pourtant, il fut un temps où Alepa attirait de nombreux savants, des commerçants… Les gens venaient du monde entier pour visiter Alepa.
Alors que je m’apprêtais à sortir, un objet noir attira mon attention. Il jonchait le sol aux côtés de vieux restes de repas et de cartouches. Il s’agissait d’une petite poche en cuir noir que j’avais trouvée la veille dans une vieille ruine de maison. Dans l’obscurité, mais surtout assommé par la fatigue et pressé d’aller me coucher, je n’y avais que très peu prêté attention. Je me penchai et la saisis mais la fis tomber par mégarde. Je la ramassai puis m’assis sur le sol. Je l’ouvris.
Il y avait là, un stylo plume d’une beauté incomparable qui dénotait avec la laideur de ma demeure : son noir de jais était orné d’étranges inscriptions dorées ; une feuille pliée, légèrement jaunâtre, l’accompagnait. Je sortis cette feuille et entrepris de la déplier : c’était une somptueuse carte du monde. Elle était sublime. On eût dit qu’elle avait été dessinée à l’aide du stylo l’accompagnant. Des motifs orientaux dorés ornant les bords de cette carte contrastaient du reste de cette dernière. On pouvait, par ailleurs, lire des inscriptions méticuleusement placées sur les pays du planisphère. Subjugué par la beauté de cette carte, je m’abandonnai à la rêverie alors que les bruits assourdissants des mitraillettes fendant l’air berçaient la ville.
Mon père m’avait parlé de certains pays comme l’Inde où les vaches étaient sacrées ou encore comme le Canada où il avait vendu toute sa cargaison en seulement deux jours. J’observai attentivement la carte. Je dirigeai mes yeux vers l’Inde et soudain, un autre univers naquit. Une immense jungle où il y avait des arbres, des lianes ainsi que des dizaines d’espèces animales s’étendaient à perte de vue. Au loin, l’on pouvait apercevoir une cascade qui débouchait sur un lac où deux éléphants se baignaient. J’étais dans un petit hameau composé d’une petite dizaine de cabanes positionnées en cercle autour d’une petite place. Quelques enfants y jouaient. Les villageois y organisaient un festin toutes les semaines. Ils y servaient des dizaines de mets en l’honneur des bétails sacrés.
Le son d’une balle, au loin, retentit me retirant de ce rêve. Je décidai de changer de pays. Mes yeux se dirigèrent automatiquement vers la France (je serrai, alors, le petit porte-clés de la Tour Eiffel contre mon cœur). En comparaison avec les paysages naturels et verts de l’Inde, la France fut à mon regard un monde surprenant. Au lieu des innombrables variétés d’arbres, il y avait des centaines d’immeubles d’habitation, de travail, d’administration, arborant chacun un style unique comprenant divers motifs et couleurs. Derrière ces bâtiments, la belle dame de fer surveillait cette ville voire ce pays, du haut de sa longueur. La population était dense et tout le monde portait des habits de couleurs sombres. Quand je m’apprêtais à sortir de ce rêve afin de découvrir d’autres pays, je vis un jeune garçon qui, contrairement à moi, était tout seul dans la rue et mendiait. En dépit de ma propre situation, je ne pus retenir une larme avant de me diriger vers un pays qui m’était inconnu mais dont le nom m’intriguait ; le Myanmar.
Je ne le connaissais pas et n’en n’avais jamais entendu parler. De par sa proximité avec l’Inde, je me dis que le climat chaud et tropical devait être le même mais que la disposition des terres étaient différentes, il y avait bien une partie que l’on aurait pu dire métropolitaine mais je me concentrai sur les innombrables îles qui longeaient ce territoire. Elles étaient petites et reliées seulement par la mer. Celle-ci était accablée par les multiples bateaux de pêche, de croisière… D’ailleurs, je me voyais tenir un petit bateau de pêche et partir à l’aventure dans le but de découvrir un monde parfait où la guerre n’existerait pas.
Ce désir qui m’animait fut, malheureusement, aussitôt interrompu par un soudain courant d’air qui fit entrer du sable dans le taudis. Je me levai, saisis de la main une balayette et entrepris de faire sortir ce sable. Lorsque j’eus fini, je m’assis à nouveau, à la quête d’un nouveau pays, ce qui, heureusement, ne manquait pas. Je décidai de changer d’horizon… Pourquoi pas le Canada ? J’étais seul dans une forêt enneigée. Elle était splendide avec ses conifères interminables dont les cimes touchaient le ciel. L’air y était d’une pureté impressionnante. Une ourse et son ourson déambulaient, sûrement en quête d’une proie. J’étais assis dans une chaise à bascule et j’observais, de là où j’étais, les magnifiques paysages de ce pays dont le nom ressemblait étrangement à « canard ». Non loin de là, à la limite d’un lac splendide, un village gisait. Les habitants, d’une gentillesse incomparable et dont la culture m’épatait, parlaient à la fois le français et l’anglais couramment.
La nuit tombait déjà et la lumière qui émanait du soleil et qui éclairait la carte faiblissait lentement. Je me relevai, puis me rendis compte que j’avais passé un temps considérable à observer cette carte sans me soucier ni de la faim, ni de la soif. Je rangeai celle-ci avec le stylo dans leur belle pochette noire puis posai délicatement cette même pochette à côté de mon oreiller sale et poussiéreux. J’entendis une dernière balle avant de m’asseoir sur mon vieux matelas, puis de m’allonger. Enfin, je m’assoupis, le dernier cadeau de mon père à la main.
Catégorie Poésie.
Texte de Jeanne MORFAUX. 1er Prix départemental. Classe de 6e
Collège Champ Lumière. Selongey. Enseignante : Mme Forquet
La résolution
Je dédie ce poème aux animaux.
Certains ont ainsi disparu trop tôt.
J’ai quelques exemples comme le dodo
Qui, même avec son air idiot, était beau.
D’autres espèces s’éteignent pour toujours
Comme, aussi, le léopard de l’amour.
Quel amour y a-t-il dans des manteaux
Qui détruisent la vie des animaux ?
L’humain peut-il se remettre en question ?
Les hommes penseraient-ils à l’avenir ?
N’y a-t-il pas de réelles solutions,
Afin de pouvoir éviter d’en finir ?
Catégorie Poésie.
Texte de Arthur LE BIAN. 1er Prix départemental. Classe de 5e
Collège Paul Fort. Is sur Tille. Enseignante : Mme D’Aloisio
Le soldat
Quelle misère J’ai connu les cris,
de faire la guerre, La faim, le froid, l’ennui,
De vivre dans un trou, Tirs d’obus ou tirs de canons,
Poursuivi comme un fou. Et le gaz moutarde, notre démon.
Dans la boue et dans le sang Manque de nourriture et d’hygiène
Sur mes mains, sur mes joues, Et la mort quotidienne
La nuit, le jour, à toute heure Tous mes amis ont péri
Je n’en peux plus, quel malheur ! Dans ce lieu maudit.
Sur la terre grise L’un après l’autre
Des soldats agonisent. Nos morts sont ensevelis
La nuit, le jour, à toute heure On les a jetés dans un trou,
Je n’en peux plus, quel malheur ! N’importe où …
D’en parler, mon cœur saigne.
Ah ! Que la mort est cruelle !
La nuit, le jour, à toute heure,
Je n’en peux plus, quel malheur !
Catégorie expression écrite de la langue française. Correspondants polonais
Collège St François. Legnica. Pologne.
Sujet : Devant une carte du monde, vous lisez des noms dont certains vous font rêver. Comment imaginez-vous ces lieux et la vie de ceux qui les habitent ?
Classe de 3e . Texte de Anna STERNAL ; 1er Prix départemental
Où suis-je ?
Je suis à côté de l’église Sagrada Familia à Barcelone.
Je suis ravie par l’architecture, j’admire chaque détail.
Je lève les yeux, la magie de ce lieu me comble, surtout les tours qui dérangent les nuages à voyager.
Ce que je ressens ?
Je sens un vent léger dansant dans mes cheveux. Cet endroit me donne de l’inspiration.
Lentement, je me dirige vers la vieille ville ; je sens l’odeur du pain frais, des crevettes grillées, de la paëlla.
C’est le pays des rêves.
Barcelone m’envahit de joie ; quand je vois de belles fontaines, j’oublie le mot « laid ».
Tout est parfait…
Trop beau.
Un petit arrêt pour acheter « la barbe à papa », une boule blanche faite de filaments de sucre aromatisé, partagée avec mon amie, bonne comme jamais avant, du goût divin…
Je pourrais tout abandonner pour m’évader à Barcelone. Mes pensées tournent autour de cette ville.
J’ouvre les yeux, je vois devant moi Antonio Gaudi. Il me sourit.
Il m’invite à boire un café et manger un délicieux chou à la crème.
Je lui parle de mon admiration pour son art. Il a l’air content de pouvoir accompagner une adolescente fascinée.
Au revoir, Maître Antonio ! …
Catégorie Lycée . Pologne
Sujet : « Je suis infiniment capable d’émerveillement » disait le cinéaste Frédérico Fellini (1920-1993). Quelles sont, pour vous, les sources de l’émerveillement ? Evoquez-les.
Classe de Terminale. Texte de Michal MAZUR. 1er Prix départemental
Je partage absolument l’avis de ce grand cinéaste célèbre parce que chaque jour nous apporte des choses, des moments, des inspirations et des sentiments qui nous émerveillent et inspirent une vive admiration. L’émerveillement c’est notre vie, notre santé, notre bonheur, le fait de respirer et d’aimer, de dire bonjour à une voisine âgée, de l’aider à porter ses courses…
Nous pouvons être émerveillés par la nature sauvage, des espèces extraordinaires d’animaux et de plantes, de magnifiques papillons aux couleurs vives et variées, d’un petit escargot qui ne dépêche jamais, mais pourtant, il se fatigue portant sa coquille en spirale ou un joli coquelicot, cette plante des champs à fleurs rouges, si fragile, si timide…
On cherche d’être aimé, d’être ébloui, d’être abattu par un coup de foudre, d’avoir quelqu’un de fabuleux dans notre vie. Pour moi, c’est ma petite amie, je suis très heureux avec elle. Elle m’encourage toujours à me sentir mieux, à vaincre mes faiblesses, à me remettre debout quand je tombe, à venir à bout. Tout simplement, elle fait des merveilles dans ma vie ! Grâce à sa personnalité, elle l’émerveille et la rend plus humaine.
Ce qui m’émerveille aussi, c’est la musique ; particulièrement, les chansons du groupe Genesis qui m’accompagne, grâce à mes parents, depuis ma jeune enfance. Leur musique me motive à vivre plus pleinement, j’adore leur style et je peux dire que ce groupe est la définition de la musique intemporelle, immortelle.
L’émerveillement, c’est, sans aucun doute, quand on pense aux sportifs. Très attachés à leurs idées, ils s’entraînent et s’exercent pour réaliser leurs rêves et donner du sens et de l’espoir aux autres.
Quand on regarde leurs efforts, leur dur travail, leurs sacrifices et puis leurs records, leurs victoires spectaculaires et remarquables, on est fiers d’eux, émerveillés par leur ténacité, leur volonté de lutter, de combattre, d’aller jusqu’au bout, sans jamais abandonner les ailes…
L’émerveillement, c’est notre vie. Chaque jour, je reçois, gratuitement, beaucoup d’occasions pour m’émerveiller, pour m’étonner de sa beauté unique. Il suffit de s’arrêter au bord de la mer et admirer, en silence, le lever ou le coucher du soleil, le ciel en rouge brillant ou en orange, les nuages flottant, la quiétude du paysage et des vagues ; c’est un miracle !
L’émerveillement, ce sont nos ailes qui nous permettent de voler plus haut, et encore plus haut vers les étoiles, vers l’infini…